Cancer du sein et kinésithérapie

Toutes les patientes ayant été diagnostiquées d’un cancer du sein peuvent bénéficier des séances de rééducation avec un kinésithérapeute spécialisé. Celui-ci vous aidera à retrouver votre féminité, à mieux supporter les effets secondaires des traitements médicaux et à traverser cette période difficile de votre vie.

En quoi consiste cette rééducation?

C’est une rééducation indolore, très efficace, qui vise à améliorer votre confort physique et psychologique et à vous procurer une sensation de bien-être. Cet accompagnement peut débuter dès le lendemain de la chirurgie ou pendant toute la durée des traitements de chimiothérapie, radiothérapie ou hormonothérapie.
Chaque situation est particulière. C’est la raison pour laquelle un bilan préalable est nécessaire pour adapter la prise en charge. Je tiens compte de vos attentes, de votre âge, du type de traitement que vous avez reçu, du geste chirurgical, de votre état physique et de vos antécédents médicaux.
La fréquence des séances est en général de 2 fois par semaine au début du traitement, puis 1 fois par semaine par la suite. Le nombre de séances nécessaires peut varier d’une patiente à une autre.

Les objectifs

Votre kinésithérapeute va vous apprendre et vous aider à :

  • Vous réapproprier votre corps.
  • Reconstruire votre silhouette, prendre soin de vos tissus et travailler les cicatrices.
  • Traiter les complications veineuses et/ou lymphatiques (lymphocèle, lymphœdème)
  • Automatiser les bons gestes corporels et garder une bonne posture afin d’éviter des complications futures.
  • Réutiliser l’ensemble du corps sans appréhension, sans douleur ni déficience.
  • Assouplir vos muscles et améliorer les amplitudes articulaires (nuque, épaule, thorax).
  • Accroitre votre force musculaire, votre coordination et votre endurance à l’effort.
  • Lutter contre la fatigue et les récidives.
  • Retrouver le plaisir du dépassement de soi et reprendre vos activités quotidiennes et sportives si vous en aviez.

Les principes de la rééducation

Les premières semaines, les gestes de rééducation sont réalisés de manière lente, douce, progressive et sans douleur. Effectués sous le contrôle du masseur-kinésithérapeute, ces mouvements sont sans risque.
Par la suite, il est indispensable de compléter les séances par une auto-rééducation réalisée à domicile. Elle consistera à reproduire les mouvements et à appliquer les conseils appris lors des séances.

La thérapie manuelle

Elle consiste à travailler les tissus agressés par la chirurgie et la radiothérapie, libérer les articulations, optimiser la respiration ou améliorer les drainage lymphatique et circulatoire des membres.
Des technologies de pointe comme le LPG® (Cellu M6 Alliance®) ou la radiofréquence INDIBA® peuvent être utilisées pour garantir une meilleure efficacité au traitement, garantissant un geste plus précis et performant pour vous permettre de récupérer mieux et plus vite. Chaque séance est unique et s’adapte à vos besoins.

Des massages manuels du sein et de l’aisselle vont aider à réduire ou éviter les adhérences tissulaires pour permettre une meilleure reconstruction chirurgicale. Le résultat esthétique est alors plus naturel et harmonieux et autorise une meilleure mise en place de la prothèse mammaire. Lors de la repousse des filets nerveux, la stimulation quotidienne de la peau par massage, vient peu à peu aider à restaurer la sensibilité des zones opérées.

  • Un travail spécifique des cicatrices avec endermologie® médical  est essentiel. Il aide à décongestionner et défibroser les tissus, relâcher les tensions pour un effet de soulagement rapide et durable. Ce traitement permet de les rendre moins visibles garantissant ainsi un meilleur aspect esthétique.
  • La chimiothérapie ou l’hormonothérapie entraînent souvent des douleurs musculaires et des raideurs articulaires. Les mobilisations douces de la nuque, des épaules, des omoplates ou du thorax, apportent un grand bien-être. La Rééducation Posturale Globale – RPG®  grâce à ses étirements globaux, améliore la posture, décompresse les articulations et assouplit les muscles, diminuant ainsi les douleurs.
  • Le drainage lymphatique des membres inférieurs soulager les jambes lourdes en stimulant le retour veineux et lymphatique. Il aide aussi les patientes souffrant d’un lymphœdème du membre supérieur.

Le syndrome des cordelettes lymphatiques (TLS) : la sensation de bras trop court, limitant l’amplitude articulaire du bras et les douleurs vives et intenses qu’elle provoque peuvent être extrêmement invalidantes pour les patientes concernées. Heureusement ces sensations se traitent rapidement et sans douleur avec la radiofréquence INDIBA®. Les patientes sont soulagées dès la première séance.

La kinésithérapie pendant la chimiothérapie

La chimiothérapie peut entraîner des douleurs musculaires et des raideurs articulaires. Les tendons et les ligaments se raidissent, la peau desquame, la fatigue augmente, des œdèmes peuvent apparaitre et la masse musculaire diminue.
Votre kinésithérapeute vous aidera à retrouver du tonus musculaire, par un travail de renforcement dynamique et une rééducation de la coordination, de la posture et de l’endurance sur HUBER 360 Evolution® afin de vous accompagner au mieux pendant cette phase du traitement.
La kinésithérapie peut vous soulager des effets secondaires de l’immunothérapie (essoufflements et troubles du rythme cardiaque) et de l’hormonothérapie (rétention d’eau, prise de poids, douleurs musculaires et articulaires, troubles de la minéralisation osseuse voire ostéoporose) grâce à un soutien de votre activité physique.

La kinésithérapie pendant la radiothérapie

Après plusieurs semaines de radiothérapie, la réaction d’échauffement de la région irradiée peut limiter la souplesse de l’épaule et du thorax. Les tissus durcissent, se fibrosent et se rétractent. La radiothérapie peut également entrainer un œdème réactionnel de la zone traitée.
Des techniques douces de drainage manuel peuvent limiter ces symptômes. Les exercices respiratoires et la gymnastique de l’épaule auront pour but de mobiliser le thorax afin d’éviter toute ankylose de la zone traitée. Lorsque la peau n’est plus enflammée, des techniques de massage permettent à celle-ci de retrouver une meilleure souplesse

La kinésithérapie et la reconstruction mammaire

Qu’elle soit concomitante ou à distance de l’opération initiale, la reconstruction peut être préparée et/ou suivie par une kinésithérapie spécifique. Avant reconstruction, des massages et des étirements spécifiques de la peau du thorax peuvent permettre une meilleure mise en place d’un implant mammaire par exemple. Après la chirurgie et sur indication de votre chirurgien, une mobilisation de l’épaule et l’utilisation de techniques manuelles, douces et adaptées au niveau de la zone reconstruite améliorent la circulation locale.

Le lipofilling ou lipomodelage

Cette technique chirurgicale consiste à transférer la graisse d’une zone du corps vers le sein afin de remodeler celui-ci. Cette technique 100% naturelle convient bien aux personnes qui ne souhaitent pas recourir à des implants mammaires (prothèses).
Une reconstruction mini-invasive permet une récupération précoce et de meilleurs résultats. Les soins de kinésithérapie consistent en une préparation cutanée par des soins adaptés au niveau de la zone donneuse (ou les graisses vont être prélevées) et de la zone receveuse (sein). Cela permet une réduction notable des hématomes, des œdèmes, des douleurs et une distribution harmonieuse des graisses dans le sein pour un résultat plus naturel. Après la chirurgie, il est conseillé de drainer les zones de prélèvement pour une récupération plus rapide et des meilleurs résultats esthétiques.

La kinésithérapie et l’activité physique modérée

Les études scientifiques montrent qu’une activité physique quotidienne, à raison de 30 minutes par jour sans s’arrêter, diminue de 40% les risques de cancer. L’activité physique diminue aussi les récidives en renforçant le système immunitaire et aide à se réapproprier son corps de manière progressive.
Elle améliore de façon spectaculaire la qualité de vie par la sécrétion d’endorphines (hormone du bien-être), contribuant ainsi à diminuer les douleurs et regagner de la vitalité au cours de la journée. Les muscles deviennent plus solides, plus endurants et consomment moins d’énergie. Le cœur bat moins vite, on est moins essoufflé. L’effort physique aide aussi à éliminer plus rapidement les toxines à la suite des traitements anticancéreux. Enfin le contrôle la prise de poids et une silhouette plus fine sont des éléments importants dans la prévention du lymphœdème du membre supérieur.
La pratique d’une activité physique vous permet de prendre du temps pour vous hors des soins et de vous redonner confiance en vous et en votre corps. N’hésitez pas donc à varier les activités pour plus de plaisir !